
C’est qui le Messie Attendu par les Musulmans ?
Mahdi
Al Mahdi (arabe : mahdīy, المهدي, « personne guidée (par Dieu) ; celle qui montre le chemin ») est un rédempteur eschatologique attendu de l’ensemble des confessions musulmanes, à l’exception des coranites, et identifié au dernier imam dans le chiisme duodécimain.
Sommaire
- 1Généalogie
- 2Chiisme duodécimain
- 3Ismaëlisme
- 4Les prétendus Mahdi historiques
- 5Ouvrages sur le Mahdi
- 6Notes et références
- 7Voir également
- 8Articles connexes
- 9Liens externes
Généalogie[modifier | modifier le code]
Son nom est Muhammad ; selon un des hadiths : Le Mahdi portera le même nom que moi
. Selon un hadith de (« Mahomet« ) rapporté par Al-Tirmidhî : S’il ne restait qu’un jour avant la fin de ce monde, Allah allongerait ce jour jusqu’à ce qu’une personne de ma famille, dont le nom sera le même que le mien, gouverne le monde.
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Pour les chiites duodécimains la généalogie des imams est la suivante :
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Mahomet, patriarche ;
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Ali ibn Abi Talib 1er imam ; et Fatima Zahraa ;
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Hassan, le 2e imam ;
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Hussein, le 3e imam ;
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Ali Zayn al-‘Âbidîn al-Sajjâd, le 4e imam (fils de Hussein) ;
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Mohamed Al-Bâqer, le 5e imam (fils de Zayn al-‘Âbidîn) ;
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Jafar Al-Sâdiq, le 6e imam (fils de Mohamed Al-Bâqer) ;
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Moussa al-Kazim, le 7e imam (fils de Jafar Al-Sâdiq) ;
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Ali Al-Redhâ, le 8e imam (fils de Moussa al-Kâdhim) ;
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Mohamed Al-Jawâd, le 9e imam (fils de Ali Al-Redhâ) ;
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Ali Al-Naqî, le 10e imam (fils de Mohamed Al-Jawâd) ;
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Hassan al-‘Askarî, le 11e imam (fils de Ali Al-Naqî) ;
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Muhammad Al-Mahdî, le 12e imam et dernier successeur de Mahomet.
Chiisme duodécimain[modifier | modifier le code]
Le chiisme duodécimain tient son nom de sa foi en le retour du 12e imam et son règne à vocation eschatologique. Disparu, selon le dogme de l’occultation, en 939, Muhammad al-Mahdi est censé réapparaître à la fin des temps pour régner en justice et en paix, préparant en cela le second retour de Jésus, soit ʿĪsā, fils de Marie2. Le Mahdi promis, qui est habituellement désigné par ses titres d’imam al Asr (l’Imam « du temps ») et sahib al Zamân (seigneur du temps) et al-Qâ’îm (le Résurrecteur)3, est le fils du onzième imam. Son nom est le même que celui du Prophète. Du point de vue chiite , il est interdit d’appeler le Mahdi par son vrai nom : « Mohammad ibn al-Hassan ». Selon eux, le Prophète a dit :
« Personne ne doit l’appeler par son nom, avant sa résurrection, à moins qu’on ne le renie4. »
Il est né le 15 Chaabane à Samarra en 256-868 et jusqu’en 260-872 vécut sous l’attention et la tutelle de son père. II vécut caché et seule une élite parmi les chi’ites put le rencontrer5.
Pour les chiites duodécimains, qui sont majoritaires parmi les chiites, le douzième imam Muhammad al-Mahdi (868-939) s’est occulté d’une première façon en 8746, alors âgé de cinq ans, à la mort de son père, se proclamant son héritier au moment même des funérailles. En 939, l’imam aurait prédit sa disparition proche peu avant sa propre mort selon les uns, son occultation pour les autres, sans s’être, en tous les cas, depuis, manifesté ; c’est le commencement de la dite Grande Occultation. Disparu, mais vivant sur un plan occulte, caché (on parle spécifiquement alors de l’imam caché) pour guider la communauté à travers les âges, essentiellement à travers le clergé chiite dont la spiritualité est censée procéder, à cet égard, d’une liberté plénière en termes à la fois mystiques, théologiques, philosophiques, moraux et sociétaux, ceci relativement à toute espèce de pouvoir séculier ; seule une vie menée conformément à l’espérance en le retour du 12e imam en tant que Mahdi, vie en tant que telle menée indépendamment de toute force politique séculière, est à même non seulement de contribuer pratiquement au dit Retour, tout en le préparant par un protocole spirituel et moral en somme accordé au règne du Mahdi avant son retour même. Aussi l’ère de la Grande Occultation, commencée en 939, prendra-t-elle fin lorsque l’imam caché réapparaîtra sur terre pour y instaurer une ère de justice et de paix.
L’imam caché étant considéré comme le seul souverain légitime de la communauté, les chiites ont longtemps adopté des attitudes politiques passives ou bien d’opposition ouverte envers le pouvoir temporel.
L’imam caché peut s’exprimer à travers des représentants (arabe : وَكيل wakīl, « gérant; mandataire ») qui sont les imams parlants (arabe : ناطِق, nāṭiq, « parlant ; qui s’exprime en termes clairs »).
Ismaëlisme[modifier | modifier le code]
Pour les ismaéliens, le septième imam est Ismaël, le fils aîné du sixième imam Ja’far al-Sâdiq (702-765), et ce, bien qu’il soit disparu avant la mort de son père, en 760. On le dit entré en occultation depuis cette date.
Dans le Coran, il est mentionné que le prophète ne demande aucun salaire, si ce n’est l’amour et de l’affection à l’égard des parentés du Prophète7.
Le personnage « al-Mahdi » a toujours occupé une place prépondérante dans la pensée apocalyptique musulmane8. La nature du Mahdi est mentionnée dans les hadîths. Selon la tradition sunnite, on peut faire ressortir quelques constantes. Le Mahdi apparaîtra durant les derniers jours de l’existence du monde et serait un signe majeur de la fin des temps. Sa venue précèderait la seconde venue de Jésus sur terre qui est le Messie (arabe : مَسيح, masīḥ9, « oint ; consacré ; messie »).
« (Rappelle-toi,) quand les Anges dirent : « Ô Marie, voilà que Dieu t’annonce une parole de Sa part : son nom sera « al-Masih » « Issa », fils de Marie, illustre ici-bas comme dans l’au-delà, et l’un des rapprochés de Dieu » »
— Le Coran, « La famille d’Imran (Al-Imran) », III [archive], 45, (ar) آل عمران [archive].
Selon les hadîths, le Mahdi doit faire partie de la famille du prophète de l’islam, Mahomet. On dit qu’Ali ibn Abi Talib quatrième calife et gendre de Mahomet, aurait rapporté de ce dernier :
« Même s’il reste de longs jours d’ici le jour du Jugement, Dieu enverra certainement une personne de ma famille qui emplira ce monde de justice et d’équité10. »
Ce serait donc deux personnes distinctes mais elles travailleraient ensemble pour combattre le mal et instaurer la justice sur la terre. C’est le Mahdi qui devrait apparaître en premier ; après un règne de plusieurs années au cours duquel il aura réunifié la nation islamique divisée, Jésus apparaîtrait à Damas descendant du ciel soutenu par deux anges
. Jésus vaincrait « le faux messie » (l’antéchrist) appelé Dajjal (arabe : المَسيح الدّجّال al-masīḥ ad-dajjāl), l’antéchrist que certains[réf. souhaitée] assimilent à la bête (arabe : دابّة dābba, « bête ») apocalyptique du Coran, appelée « l’espionne » par la tradition (arabe : جسّاسة jassāsa) (Le Coran, « Les fourmis (An-Naml) », XXVII [archive], 82, (ar) النمل [archive]).
D’après d’autres hadiths les caractéristiques du Mahdi seraient :
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Il ressemblera moralement et non en nature au Prophète Mahomet.
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Il aura belle allure avec un nez aquilin et un front clair11.
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Il sera de la famille de Mahomet12.
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Il aura un caractère semblable à celui de Mahomet.
Les prétendus Mahdi historiques[modifier | modifier le code]
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Muhammad al-Mahdî (868–occultation), douzième imam chiite.
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`Ubayd Allah al-Mahdi (881–934), imam ismaélien, premier calife fatimide.
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Muhammad ibn Tûmart al-Mahdî (1080–1130), fondateur de la dynastie nord-africaine des Almohades.
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Mirza Ali Muhammad (Chiraz en Iran 1819–1850) dit Le Báb (La porte), fondateur du babisme s’est proclamé Mahdi.
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Mirza Ghulam Ahmad (Qâdyân au Pendjab 1835–1908), s’est proclamé être à la fois le Messie et le Mahdi en 1889.
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Muhammad Ahmad ibn Abd Allah Al-Mahdi (1844–1885), chef de la révolte mahdiste au Soudan.
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Wallace Fard Muhammad, fondateur de la Nation of Islam en 1930, a été appelé le Grand Mahdi.
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Limamou Thiaw (1843–1909), s’est déclaré être le Mahdi en 1883 à l’âge de 40 ans, au Sénégal, et se vit suivi par son fils Seydina Issa Rohoulahi (le Messie) qui avait alors 33 ans (le même âge qu’avait Jésus lorsqu’il a été élevé au ciel). Seydina Issa a « régné » pendant 40 ans comme c’était prédit dans les signes du retour de Jésus13.
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Juhayman al-Otaibi (1936-1980), s’est proclamé Mahdi dans l’enceinte sacrée de la Kaaba à La Mecque en Arabie saoudite durant le grand pèlerinage du hadj.
Ouvrages sur le Mahdi[modifier | modifier le code]
Sur les autres projets Wikimedia :
- Conférence de J. Darmesteter (28 février 1885), sur Wikisource
-
Ibn’ Arabî, Le Mahdi et ses Conseillers, une sagesse pour la fin des temps, éd. Mille et une lumières, traduit et annoté par Tayeb Chouiref, Paris, 2006.
-
Ibn’ Arabî, Les Illuminations de La Mecque, éd. Sindbad, Paris, 1988.
-
Mokri Mohammad, L’Eschatologie islamique et l’apparition du Mahdî, 1994.
-
Sejestani Abu-Ya’qub, Le Dévoilement des choses cachées, trad. Henry Corbin, éd. Verdier, 1988.
-
Mohammad Baqer al-Sadr, Le Mahdi ou la Fin du Temps, éd. La Cité du Savoir, Montréal, 1999.
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Mohammed Benchili, La Venue du Mahdi, éd. Tawhid, Lyon, 2002.
Notes et références[modifier | modifier le code]
- Tayeb Chouiref, « Le Mahdi et ses Conseillers d’Ibn ‘Arabi : une sagesse pour la fin des temps. » [archive],
- Sahih Muslim, bab nuzul ‘isa, Vol. 2 ; Sahih Bukhari, kitab bad’ al-khalq wa nuzul ‘isa, Vol. 4.
- Henry Corbin, En islam iranien : le shî’isme duodécimain, 1972.
- Mustadrak al-Wasâ’il, tome 12, p. 285, h. 14106.
- « Biographie du 12ème Imam Mahdi » [archive] (consulté le2 novembre 2019)« Biographie du 12ème Imam Mahdi » [archive]
- [lire en ligne [archive] (page consultée le 02/11/2019)]
- « Coran , sourate : ash shura, verset 23 » [archive].
- Gisèle Kondracki, L’Islam traditionnel face au monde moderne, L’âge d’Homme, 1993(ISBN 2-8251-0376-4), 9782825103760.
- L’arabe : مَسيح, masīḥ, le grec χριστός, christos, l’hébreu מָשִׁיחַ, mašia’h et l’araméenמשיחא, meši’ha signifient tous « oint ; consacré ».
- (en) Sunan Abu-Dawud, « Book 36: The Promised Deliverer (Kitab Al-Mahdi) no 4 270 » [archive], rapporté par Ali ibn Abi Talib.
- (en) Sunan Abu-Dawud, « Book 36: The Promised Deliverer (Kitab Al-Mahdi) no 4 272 » [archive], rapporté par Abu Sa’id al-Khudri.
- (en) Sunan Abu-Dawud, « Book 36: The Promised Deliverer (Kitab Al-Mahdi) no 4 271 » [archive], rapporté par Umm Salama.
- « Biographie de Seydina Limamoul » [archive], sur layene.sn.
Le mot al-Mahdi (الْمَهْدِ), traduit par « berceau », est cité dans le Coran par trois fois en langue arabe aux versets 29 de la sourate Mariam ainsi qu’au verset 110 de la sourate 5 ainsi qu’au verset 46 de la sourate 3.
Voir également[modifier | modifier le code]
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Dans l’œuvre de Frank Herbert, Dune, Paul Atréides se fait appeler Muhad Dib (l’ombre de la souris sur la seconde lune) par les Fremens, et l’auteur accole fréquemment à ce nom l’expression « le Mahdi » (le deuxième volume de la série s’intitule d’ailleurs Le Messie de Dune).
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Il y a bien notion de jihad dans Dune, à travers le jihad butlérien (en révolte contre l’utilisation des machines, qui auraient supplantée dangereusement l’humanité), en rapport à Allah et au Prophète, dont la religion est intégrée dans un des nombreux syncrétismes qui caractérise l’époque où se déroule l’action du roman.
-
L’imâm caché [archive].